Chemin de Carême :


L'espérance ne décoit pas ! (Rm 5, 5)

Déroulé du Carême en lien avec le Jubilé : Pèlerins d’Espérance.

 

- 5ème dimanche (5 et 6 avril) : La femme adultère.

L’espérance ne déçoit pas… quand nous nous détournons du péché

« Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pêche plus. »

 

Mais est-ce si facile quand autant de pulsions égo-centrées nous assaillent : orgueil, égoïsme, avarice, recherche de plaisir, victimisation, partialité … ? St Paul, nourrit de sa propre expérience de vie et, inspiré, nous propose une clé sinon LA CLÉ : « tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus »

 

Connaître le Christ Jésus, découvrir ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, ce qu’il a vécu, bien plus : ce qu’il EST « Celui qui m’a vu a vu le Père ; Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. » (Jean 14, 10-11)

 

Alors la confiance et la foi naîtront et croîtrons et nous nous en remettrons complétement à lui, nous croirons en ses enseignements et nous les laisserons prendre vie en nous petit à petit et chaque jour comme Marie qui gardait dans son cœur tous ces événements.

 

Comme dit St Paul il s’agit pour nous de connaître le Christ, pour co-naître, c’est à-dire re-naître avec le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion (Ph 3, 8-10) ainsi petit à petit nous serons ré-ajustés à l’image et à la ressemblance de Dieu qui ne connaît pas le péché. Et en paraphasant St Paul nous pouvons dire : certes, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi même été saisi par le Christ Jésus. Patience et persévérance sont les petites sœurs de la foi et de la sainteté !

 

Après être allé un peu au désert pour apprendre à vivre de la Parole de Dieu (1ère semaine de Carême), et se laisser transfigurer/habiter par sa Présence (2ème semaine de Carême), sans jamais cesser de Lui remettre nos péchés afin que nos vies portent du fruit (3ème semaine de Carême) et ainsi passer de la mort à la Vie (4ème semaine de Carême) dorénavant une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancés vers l’avant, courons vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus : Vous vous sanctifierez et vous serez saints car moi, JE SUIS saint. (Ph 3, 13-14 ; Lévitique 11, 44)

 

Psaume 125 :

Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !

Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie.


 

- 4ème dimanche année C, dimanche de la joie (29-30 mars): L’enfant prodigue.

L’espérance ne déçoit pas… quand nous nous laissons réconcilier avec Dieu par le Christ.

« Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »

 

 

« Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. »

Voilà sûrement le secret de notre réconciliation, reconnaître nos péchés (le fumier de notre être vu lors de la 3ème semaine de Carême) et aller le confesser au Christ pour en être guéri et libéré dans le sacrement de réconciliation.

 

Le péché : ce mot dans la langue hébraïque est tiré du vocabulaire du tir à l’arc et veut dire : rater sa cible !

Nous qui sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, c’est-à-dire des êtres spirituels, certes dans un corps de chair, mais au service d’une vie croissante dans une communion d’amour avec Dieu, nos frères et sœurs en humanité et avec tout ce qu’Il a créé.

Ceci qui implique bonté, patience, persévérance, maitrise de soi, douceur, fidélité, miséricorde, chasteté… Voilà notre vraie nature, ce pour quoi nous sommes faits et qui apporte joie, paix et plénitude quand nous le vivons.

Mais cette recherche de paix, de joie, de plénitude, parfois trop souvent, nous les recherchons de façon exagérée matériellement, sensuellement et égoïstement jusqu’à parfois en être dépendant et pire pervertis car jamais comblé durablement et pleinement que l’on réitère sans fin ces mêmes recherches au risque de ne plus sentir l'essentiel : que ce que nous recherchons au plus profond de notre être c’est l’Amour inconditionnel et saint que seul Dieu peut nous donner.

 

« Partit pour un pays lointain, il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé. Alors il rentra en lui-même »

Prendre le temps de rentrer en soi, de faire le point, de regarder et réaliser que finalement quelque chose nous manque, que nous ne sommes pas fondamentalement en paix, joyeux et comblé : « moi, ici, je meurs de faim ! ».

 

« Je me lèverai, j’irai vers mon Père »

Et dans cette prise de conscience parfois douloureuse voir même tragique, une expérience lointaine de vie en plénitude ou un désir profond de celle-ci nous pousse à aller vers Dieu, l’appeler et même crier : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. ».

 

« Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : Il n’a pas tenu compte des fautes » (St Paul 2 Co 5, 17-19)

Dans le sacrement de réconciliation nous faisons l’expérience de ce retour à Dieu, de cette sortie de ce pays de famine, où nous avons tout dilapidé dans nos tentatives vaines de bonheur. Et une fois réconciliés, nous qui étions morts, nous revenons à la vie, progressivement, cette vie de communion d’amour avec Dieu, nos frères et sœurs en humanité et avec tout ce qu’Il a créé, en réapprenant la bonté, la patience, la persévérance, la maitrise de soi, la douceur, la fidélité, la miséricorde, la chasteté…

 

Psaume 33 Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !

Qui regarde vers lui resplendira,

sans ombre ni trouble au visage.

Un pauvre crie ; le Seigneur entend :

il le sauve de toutes ses angoisses.


 

- 3ème dimanche année C (22 et 23 mars) : Le figuier stérile.

L’espérance ne déçoit pas… si nous nous laissons convertir.

« Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. »

 

Porter du fruit, voilà l’enjeu de ce carême pour chacun de nous ! Que faut-il pour qu’un figuier porte du fruit : une bonne terre, de l’eau et du soleil.

 

Le soleil : Jean nous dit dans son prologue (Jean 1, 9) que « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde ».

 

L’eau : L’eau du baptême qui nous lave de nos péchés, nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint qui rend témoignage au Fils et au Père, qui nous donne de comprendre l’enseignement de Jésus.

 

Une bonne terre : Dans la bible on trouve le mot terre 2000 fois environ mais l’expression bonne terre qu’une dizaine de fois ; la plupart dans le livre de l’Exode pour parler de la terre promise et 3 fois dans les évangiles synoptiques : Luc 8, 8 ; Mattieu 13, 8 et Marc 4, 8 dans la parabole du semeur.

 

Qu’est-ce donc la bonne terre pour Jésus ?

Ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. Le semeur c’est Jésus qui sème la Parole que le Père lui a donnée, qui est elle-même semence. (Marc 4, 14 ; Luc 8, 11 ; 15 ; Jean 17, 14a)

 

Et le fumier de la parabole, alors ? Ne serait-ce pas nos péchés ?

Mais une fois reconnus et confessés (si besoin est sans relâche), ils deviennent du bon terreau, nous gardant humble, vigilant et disponible à l’action de Dieu sur notre âme.

 

Assurons-nous donc pendant ce carême :

· d’être un cœur généreux, humble, vigilant et disponible

· qui garde la Parole,

· laisse l’Esprit Saint l’arroser,

· et le Christ Jésus l’illuminer.

Ainsi la semence du Royaume des Cieux, grosse comme une graine de moutarde, la plus petite de toutes les semences, jetée dans notre bonne terre poussera si bien que de longues branches accueilleront les oiseaux du ciel qui viendront y faire leur nid. (Marc 4, 31) et enfin nous atteindrons la Terre promise qui est la vie en Dieu !


 

- 2ème dimanche de Carême (15 et 16 mars) : La transfiguration.

L’espérance ne déçoit pas… si nous nous laissons transfigurer par le Christ.

« Mais restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus »

Depuis le mercredi des cendres et cette première semaine de Carême l’Esprit Saint nous a conduit personnellement vers notre désert spécifique (jeûne de nourriture superflue, de distractions, de dépendance mortifère, …) afin de mieux le rencontrer, le connaitre et l’aimer d'avantage à travers un temps quotidien de lecture sainte, de méditation, de contemplation et de prière ; pour qu'ainsi, nourris de sa Présence et un peu plus dégagés de nos liens, des élans d’amour pour Dieu et de charité pour nos sœurs et frères puissent émerger : l’aumône.

 

Cette 2ème semaine de Carême nous conforte dans ces 3 axes :

« Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. »

Jésus désire me prendre à l’écart, me faire gravir au sommet de mon âme, là où Dieu peut et veut me rencontrer.

Suis-je docile à son appel, à me mettre à l’écart du monde et au sommet de mon âme ? : le jeûne

 

« Pendant qu’Il priait l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante … Moïse et Élie, apparurent dans la gloire. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils : celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

La lumière du Christ transfiguré, c’est-à-dire en son Père, illumine la loi (Moïse) et les prophètes (Élie) et font apparaître l’Amour et la Miséricorde de Dieu qui n’ont jamais cessées depuis toute éternité.

Est-ce que dans une lecture croyante je décèle l’annonce de la venue du Fils de Dieu et goûte son Amour et sa Miséricorde ? : La prière

 

« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. »

Voilà le secret de notre transfiguration ! Être en prière constante c’est-à-dire toujours unis à Dieu dans toutes nos activités et ainsi Dieu qui nous a fait à son image et à sa ressemblance restaurera tout ce qu’Il a déposé de Lui-même en nous et nous deviendrons ses enfants de lumière au bénéfice de nos sœurs et frères : L’aumône

 

Vivons en enfants de lumière sur les chemins où l'Esprit nous conduit : que vive en nous le nom du Père !

L'heure est venue d'affermir notre cœur ! Voici le temps d'espérer le Seigneur

Il est tout près, Il nous appelle. Il nous promet la vie nouvelle.

 


 

- 1er dimanche de Carême (8 et 9 mars) : La tentation au désert.

L’espérance ne déçoit pas… quand nous nous appuyons sur la Parole de Dieu.

« Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert… »

Le désert, dans l’expérience de foi des hébreux de cette époque, est le lieu de la rencontre avec Dieu où ils ont  goûté la bonté de Dieu et sa sollicitude pendant 40 ans pour faire face à tous les obstacles et ne pas périr de soif et de faim (l’eau jaillissant du rocher, les cailles tombées du ciel, la manne récoltée chaque matin).

 

Le Christ dans l’Esprit fut conduit à travers le désert pour fortifier son lien avec le Père et se préparer à l’annonce du Royaume. Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain...

 

Oserai-je, cette année, laisser l’Esprit Saint me remplir pour quitter les rives habituelles de ma vie pour mieux rencontrer, connaître, aimer Dieu ?

 

LA PRIÈRE _ _ _ 

-> Vers quel désert l’Esprit saint me convie-t-il cette année ? Quelle distraction, habitude oisive, dépendance mortifère, etc… me propose-t-il d’abandonner afin de dégager du temps quotidiennement pour un cœur à cœur avec Dieu ?

 

LE JEÛNE _ _ _

-> Nourri de sa Présence, dégager de mes liens vers qui et/ou vers quoi, dans un élan de cœur, l’Esprit Saint m’envoie-t-il ?

 

L’AUMÔNE _ _ _

-> « L’homme ne vit pas seulement de pain » : Suis-je sobre dans l’utilisation des biens terrestres afin de garder mon âme éveillée et tournée vers la présence de Dieu ? Suis-je conscient que tout vient de Lui ? Suis-je reconnaissant pour cela ? Ai-je conscience que je suis le temple de l’Esprit Saint ?

-> « … à Dieu seul tu rendras un culte » : Est-ce que je cherche d’abord le Royaume de Dieu et sa justice en moi, dans toutes mes activités, dans ma vie et dans le cœur de mes frères et sœurs ?

-> « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » : Ai-je dans ma vie des comportements à risque pour mon âme et/ou mon corps ?

 

Nos victoires faces aux tentations sont en Jésus, en suspens, comme au-dessus de nous, elles attendent seulement que nous nous unissions à Lui pour qu’avec Lui, en Lui et par Lui nos vies soient réparées, restaurées, ajustées et qu’ainsi nous rendions gloire à Dieu et participions, à sa suite selon notre vocation, au salut du monde !

Alors… bon et saint carême !

 

- Infos pratiques :

Chemin de croix tous les vendredis de Carême à 15h et à 18h à l'église ND de La Médaille

Chemin de croix le Vendredi Saint à 15h à l'église ND de La Médaille.

Dimanche des Rameaux : (le 13 avril) à la Médaille à 10h30

Messe chrismale : (le mardi 15 avril) à la Cathédrale à 18h30

Jeudi Saint : dernier repas du Christ (le 17 avril) à l’Assomption à 18h30

Vendredi Saint : vénération de la Croix (le 18 avril) à la Ville aux Dames à 18h30

Veillée Pascale et le baptême de Thecya (le 19 avril) à la Médaille à 21h00

Dimanche de Pâques (le 20 avril) à la Ville aux Dames à 10h30